Fils d’un facteur corse mort pour la France en 1915, François-Antoine Clémenti dit Pierre Clémenti naît à Paris le 28 mai 1910. Il sera tout d’abord ouvrier métallurgiste, puis modeste employé de banque avant de devenir journaliste au sein du journal La République.
D’abord sensible aux idées de gauche, c’est à la suite des événements du 6 mai 1934 qu’il créé le Parti Français national-communiste avec l’aide de Maurice Maurer et Mathieu Degeilh, ainsi qu’un journal Le Pays libre qui paraîtra de 1936 à 1937.
En 1939 après la diffusion d’un tract intitulé La guerre ? Pourquoi ? il est arrêté pour « pacifisme » et « propagande antisémite », et purge une peine de 92 jours de prison, ce qui ne l’empêchera pas de prendre part à l’héroïque défense de la Loire en juin 1940 alors que le maréchal Pétain appelle à l’armistice. Il recevra d’ailleurs une citation. Mais contrairement aux nationaux-bolchéviques allemands (pour la plupart), Clémenti ne choisira pas la résistance…
À la suite de la défaite française, il rebaptise son mouvement Parti français national-collectiviste, le terme communiste ne convenant pas à l’occupant. Au sujet de la capitulation il déclare « ce n’est pas la France qui a été battue, mais la bande de salauds, de juifs et de capitalistes qui la dirigeaient ». Il se rapproche alors des Gardes françaises et du Jeune front dirigé par Robert Hersant. Il sera en outre, via son ami Éric Labat, l’un des premiers chefs de mouvement à prendre contact avec Otto Abetz, ambassadeur allemand à Paris.
Il relance, en février 1941, Le Pays libre qui sera l’organe du parti jusqu’en octobre, puis un hebdomadaire de combat politique et social. À partir de mai 1942 Le Pays libre est édité à Lyon et redevient jusqu’en décembre l’organe du PFNC, puis celui des ouvriers patriotes et révolutionnaires en août 1943. La publication cessera définitivement le 13 août 1944.
Pierre Clémenti sera l’un des fondateurs de la Légion des volontaires français – il est membre du comité central à l’instar de Déat ou Doriot – en juillet 1941 et s’engage l’année suivante au mois de juin aux côtés d’Éric Labat, pour arriver sur le front en décembre. Il participe ainsi à la fin de l’opération Barbarossa en Pologne, et continuera de combattre jusqu’en 1943 sur le front de l’Est (compagnie d’état-major du 1er bataillon ou 2e section de la 1e compagnie à Denisowitschi) avec le grade d’aspirant. Il sera rapatrié sanitaire en 1943.
Après la chute du troisième Reich, il se réfugie en Allemagne puis en Italie et est condamné à mort par contumace le 29 juillet 1948. Il se constitue prisonnier en janvier 1953 mais bénéficiera d’une amnistie. Il n’abandonne pas pour autant son activité politique et publie en 1954 La Troisième paix, texte rédigé au lendemain de sa condamnation appelant à une réconciliation entre les anciens collaborateurs et les résistants de droite contre le communisme.
Enfin, il rejoindra le Nouvel Ordre européen, puis Ordre Nouveau avant de s’éteindre à Paris le 16 avril 1982.